sexta-feira, 28 de julho de 2023

L'institution du photographique

 Le Roman de la Société Héliographique

André Gunthert


Abstract

"On cherchera en vain dans les histoires de la photographie un chapitre consacré à l’un de ses principaux tournants : l’institution du photographique, soit l’œuvre de la Société héliographique1. Quoique la fondation de cette association en 1851 fasse l’objet de nombreuses mentions, elle est habituellement évoquée en quelques lignes, sans guère d’explications. Ce traitement expéditif suggère au lecteur qu’il se trouve face à un phénomène des plus banal, où il ne faut apercevoir qu’un contrecoup logique de la formation du champ photographique. Cette approche implique une bonne dose de paresse intellectuelle et plusieurs erreurs de perspective. La première est celle qui consiste à penser une forme institutionnelle comme le produit de “forces” socio-historiques aveugles, alors que la mise en commun de ressources individuelles en vue de la réalisation d’un programme, la création d’une dynamique visant à la réforme du domaine participent de l’événementialité la plus chaude. La deuxième est celle qui tendrait à conférer à la Société une représentativité globale de l’activité photographique de l’époque, quand celle-ci est au contraire une faction militante, dont la stratégie et l’action s’écartent sensiblement des options alors majoritaires. C’est bien parmi les résultats de ses travaux qu’il faut compter la naissance d’un champ proprement dit, c’est-à-dire d’un espace de tensions structuré et orienté, auquel rien n’apparentait jusqu’alors le paysage de la photographie."


                      A. Guillot-Saguez, « Fait à San Pietro in Vincoli » (Moïse de Michel-Ange),                            papier salé, 24 février 1847, 16,5 x 12,4 cm (album Regnault, n°69), coll. SFP



https://journals.openedition.org/etudesphotographiques/317

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